Perdu

Perdu. Tout simplement perdu dans un labyrinthe sombre dans lequel grouillaient milles pièges. Hisako était tombé dans l’un d’eux : la haine. Il avait commencé à mépriser les gens, et à vouloir se venger. Chaque faux pas étaient puni.
Voilà comment le jeune garçon voyait les choses. Il avait vu dans le regard d’une élève regorgeant de joie son reflet. Il avait vu comment agissait la haine. C’était un des sentiments les plus mauvais, qui poussait à mépriser et à devenir méprisable. Un sentiment que Hisako cherchait à repousser. A tout prix.

C’était avec une grande déception qu’il avait abandonné la plupart de ses vêtements noirs et rouges, ne pouvant se résigner à se séparer de ses préférés. Il avait effacé les violentes musiques de son trésor précieux, gardant toutefois les CD au cas où elles lui manqueraient de trop. Il ne voulait plus mépriser. Haïr était un sentiment difficile à contrôler, encore plus à repousser. Mais il ne voulait plus mépriser. Il ne voulait plus attaquer. Il ne voulait plus blesser. Non, il était hors de question de devenir un monstre, comme tous ceux qui l’entouraient.
Il avait fait un tour à la bibliothèque, emprunté un livre de poésies et plongé à l’intérieur, à sa merci. Il avait alors commencé à sentir des changements en lui. Lorsqu’une personne l’observait, il se hâtait de dévier les yeux avant de sentir la brûlure familière de la rage. Il n’écoutait plus en cours, préférant fixer un point (souvent à travers une fenêtre). Il se répétait des poèmes dans sa tête, et naissait un doux sentiment de mélancolique bien-être. Une vague d’espoir l’avait peu à peu envahi : il n’aurait plus la moindre parcelle de monstre dans très peu de temps… Il en était sûr, il le savait. S’enfonçant dans des musiques étonnamment douces pour lui, il avait repris le crayons et dessinait plus que jamais des dessins avec moins de rouge qu’avant, moins de sang, moins de haine. Il avait dessiné la mélancolie, dessiné la tristesse, dessiné le sentiment merveilleux qu’il avait découvert lorsqu’une fille l’avait un jour embrassé, dessiné la détresse qu’il avait sentie lorsqu’elle avait disparu. Il avait ensuite mis des mots à tout cela, sous la forme de poèmes.
Ainsi, il s’était senti léger… et vide. Vidé de tout.

L’on sait bien que chaque chose a une fin. Ce moment de paisible mélancolie cessa. Un battement de cœur plus fort que les autres, la vue d’une pierre sur l’herbe. Et Hisako se retrouva à genoux sur l’herbe, seul au milieu de tout. Après une longue période, il finit par craquer. Un flot de larmes jaillit de ses yeux. Le jeune garçon regarda sa main de laquelle il sentait la douleur aiguë. Lentement, le sang coula puis atteignit les bords de la main de l’enfant
Les gens. Les monstres. Ils les avaient jusque là ignorés. Mais ils le regardaient d’un drôle d’œil chaque fois qu’il les croisait. Une histoire courrait dans l’établissement, parlant de cet enfant anormal qui avait failli frapper un élève plus âgé que lui. Cet enfant anormal qui ne parlait à personne et s’enfermait dans sa musique. Cet enfant anormal que personne n’avait vu sourire.
Mais pourquoi fallait-il sourire, parler et s’ouvrir aux monstres pour être normal ? C’était idiot, paradoxal. Ca n’avait aucun sens. Ces monstres n’avaient aucun sens. Ils étaient horribles, et rien d’autre. Ce n’était que des bêtes sauvages au cœur pourri, à la langue moisie ! Rien d’autre ! Et Hisako les haïssait.
Il ne devait pas se laisser envahir par la haine, mais c’était trop tard. Depuis bien longtemps, c’était trop tard. Son propre cœur avait commencé à pourrir. Hors, il ne pourrait jamais retrouver sa pureté à cause de cette moisissure qui resterait et qu’il avait attrapée telle une peste.
Avec la pierre qu’il tenait dans sa main, le garçon frappa, entendit un craquement. Mais il ne cessa pas pour autant et frappa aussi fort qu’il pouvait. Il était pourri. Pourri ! Il ne sentait plus les cris que sa main poussait, il ne voyait plus ce sang qui ne cessait de couler de plus en plus fort.

Mais il finit par cesser. Il lâcha sa pierre maculée de sang, essuya ses yeux imbibés de larmes et jeta un coup d’œil à sa main ensanglantée. Il retint un cri d’effroi. Il tira au cœur mais son ventre était vide. Il regarda autour de lui, le cœur affolé. Dans sa tête, il vit une croix rouge entourée de blanc. Il devait aller à l’infirmerie, pour soigner sa main. Son visage se crispa sous la douleur sur-aiguë de sa main. En se tenant le poignet, il se leva puis se précipita à l’infirmerie. Les larmes qui coulaient sur ses joues étaient à présent plus dues à la douleur physique qu’à autre chose. Il ne se préoccupa pas des regards affolés des élèves qui le regardaient passer dans les couloirs laissant des traînées de sang derrière lui. Certains poussèrent un cri d’horreur, d’autre retinrent leur respiration… Mais il s’en moquait. Il devait aller à l’infirmerie pour faire cesser cette douleur physique.

Lorsqu’il y arriva enfin, l’infirmière ouvrit des yeux ronds.
« Mais que t’est-il arrivé ? »
Sans attendre une réponse qui, de toute façon, ne viendrait pas, elle prépara le matériel pour soigner cette main en piteux état. Une opération chirurgicale ne servirait à rien dans ce cas, il fallait immobiliser la main. Ce qu’elle fit malgré les soubresauts de l’enfant à chaque fois qu’une douleur plus forte que les autres se faisait sentir.

Son regard refusait de se détacher de sa main. Il ignorait ce qui s’était réellement passé. Crise d’angoisse, peut-être ? Les gens avaient plutôt dit crises de folies. Seulement, Hisako n’était pas fou. Blessé mais pas fou. Il le savait et se le répétait chaque fois qu’un doute pointait son nez crochu, c’est-à-dire une fois tous les jours en moyenne. De toute façon, sa main était atteinte. Et ce n’était pas en trouvant le pourquoi de ce fait que cela s’arrangerait. Cet argument fut suffisamment convaincant pour que Hisako déviât ses pensées.
Il déboucha d’un couloir et constata qu’il était arrivé au hall. Il pensa à aller dehors, idée qu’il repoussa aussitôt. S’il voyait à nouveau une pierre… il avait peur de mal agir. Il voulut sortir du bâtiment pour atteindre le troisième, celui où se trouvait son misérable dortoir.

FLUTE ET CROTTE DE BIQUE ! Alors que Shintaro était à l'exterieur en train de quitter les lieux, il s'apperçut qu'il avait oublié quelque chose de vitale dans son dortoir. une chose, LA chose qui lui fallait pour oublier tout ses soucis, pour se divertir, et encore pleins d'autre fonction. Très vite, on vit le petit Shintaro rentrer avec fracas, laissant derrière lui le bruit assourdissant qu'il avait provoqué en claquant la porte, et c'est la qu'on l'entendit crier:

MA GAMEBOY, J'AI OUBLIE MA GAMEBOOOOOOOOOOOY, Waaaaaaaaaaaah !

Il courait à une vitesse fulgurante, explosant ainsi tout les records de sprint ! On le vit monter les escalier, et en redéscendre rapidement, avec sa console, et un boitier contenant plusieurs jeu dedans. Il s'agissait la d'une gameboy advance SP, cette console dont la puissance était comparable à celle de la super nintendo, sa toute première console. Pour notre ami Shintaro, les jeux vidéos symbolisaient presque toute sa vie, il avait en effet passer tout presque tout son temps libre a jouer à la console, et donc, il était super fort !
Mais laissons la passions de notre ami de côte, et revenons en à lui.
Alors qu'il déscendait les escalier, l'élève maladroit trébucha, et s'écrasa contre les marche, executant ainsi un rouler-bouler qui le fit lâcher sa console, et son petit boitier.
Le conteneur s'ouvrit, et laissa s'éparpiller tout ses petit jeux dont un qui avait attérit au pied d'un petit garçon.
Shintaro lui était une fois de plus face contre terre, avec un prospectus sous le nez.
Le bon Shintaro resta un moment le nez ecrasez sur le sol, et se releva en un éclair, s'appercevant qu'il n'était toujours pas mort.
Il ramassa ses cartouches de jeux, et s'apperçut que la dernière était tombée au pied d'Hisako, celui qui lui avait lancer un regard haineux pour des raisons qu'il ignorait encore !
Il le salua alors en un signe de main qui lui était propre, puis lui demanda:

"Hey Hisako-kun, tu veux bien me passer la cartouche qui se trouve à tes pieds s'il te plaît ? Merci !"

L'élève en attente de la réponse tourna son regard vers le prospectus qu'il avait eu sous le nez, et le ramassa immédiatement en s'écriant:

"WAAAAAAAAH !!!! C'est aujourd'hui que le salon mondial du jeux vidéos ouvre ses portes !!!

Et y'aura...

SHIGERU MYAMOTO (créateur des petits mario et compagnie) !!!!

Waaaaaaaaah trop cool, je vais enfin pouvoir rencontrer mon idole !!!"

Entousiaste, il tourna de nouveau son regard vers son camarade, et lui dit:

"Hey Hisako-kun, ça te dit de venir avec moi au salon mondial du jeux vidéos ????!!!
On pourra tester la nouvelle console avant tout le monde, et faire bien d'autre trucs ?

Allez tu viens avec moi, dis dis dis ????"

Les yeux de Shintaro brillaient d'une lueur joyeuse par cette nouvelle, il était impatient de connaître la réponse de son camarade.

L’enfant tapa le sol du pied, regardant la sortie. S’il voulait retourner dans son dortoir, il était obligé d’aller dehors pour changer de bâtiment. Même si le petit trajet sous le pâle soleil ne durerait que peu de temps, il avait peur. Peur du comportement qu’il risquait d’avoir s’il voyait une pierre traîner. Sa main lui faisait affreusement mal, mais cela ne cachait pas la douleur de son cœur. Le jeune garçon jeta un coup d’œil à l’extrémité de son membre droit couverte de bandages et d’un plâtre. Il ne savait plus quoi faire. Il ne savait plus que penser. Il était perdu, simplement, seulement, malheureusement. Il tourna la tête à droite, à gauche. Le hall était vide. Lorsqu’il se retourna pour regarder en arrière, le petit adolescent ne vit personne.
Son cœur s’affolait, ne faisant qu’accentuer les douleurs. Il fallait qu’il se calmât… Retenant un sanglot, l’enfant s’assit contre le mur le plus proche et ferma les yeux.

*Calme-toi, non de Dieu !* fit une voix dans sa tête.
L’enfant s’efforça de garder ses paupières closes. Cette voix, il ne l’aimait pas. Elle s’était tue depuis longtemps et l’avait enfin laissé en paix. Mais elle semblait de retour. Il n’aimait pas quand elle résonnait dans sa tête. Il n’aimait pas quand elle lui parlait de ce ton agressif, lui disant qu’il fou. C’était la voix vaguement familière qui s’accompagnait parfois d’images. Et d’une peur sans limite.
C’était un souvenir.
Un souvenir parmi tant d’autres si mauvais, dans lesquels l’enfant entendait des voix qui le traitaient d’idiot, d’incapable, de fou. Là bas d’où s’étaient infiltrés les souvenirs, le jeune garçon y avait vécu une partie de sa vie. Là bas, les gens le considéraient comme un bon à rien. Là bas, un adulte se chargeait de le surveiller, pour veiller à ce qu’il ne blessât personne. Et lorsque c’était le cas, on l’enfermait dans une pièce de quatre murs gris, avec pour seul meuble une chaise. Une chaise que l’enfant avait déjà saisie pour la jeter contre les murs. Lorsque ce dernier était dans un état jugé critique, on l’attachait à un lit « pour éviter qu’il se blessât », et on attendait qu’il se calmât. Voilà comment cela se passait dans cet Enfer qui avait malheureusement eu un contact avec le jeune garçon. Et sur sa fiche, il y avait écrit que Hondô Hisako était un Autiste.

Mais maintenant, l’enfant était là, dans ce pensionnat où personne ne l’attachait, personne ne le frappait physiquement. C’était mieux qu’en Enfer. Mais bien pire que le paradis. De toute façon, ce monde que les gens imaginaient n’existaient pas, et l’adolescent en avait la certitude, même s’il était tout bonnement incapable de le prouver.
Ici, les gens étaient loin d’être des anges. Ils étaient même l’opposé. Des Monstres, des Démons visiblement emplis d’une joie répugnante. Beaucoup observaient Hisako d’un mauvais regard, le même que celui des Bêtes de l’Enfer. Le garçon s’efforçait de les ignorer, baissant la tête le plus souvent. Il avait fini de toiser les gens avec méprise, et il se refermait à nouveau sur lui-même.

Soudain, un bruit de chute fit sursauter l’enfant qui ouvrit les yeux et se releva précipitamment. Hors de question qu’on le voit assis par terre ! S’apercevant que ses yeux étaient humides, il les essuya d’un revers de la manche. Il regarda l’endroit d’où venait le bruit, c’est-à-dire le grand escalier. En bas de celui-ci se trouvait un adolescent étalé sur le sol, face contre terre ou plutôt face contre un vieux papier de pubs. Hisako remarqua alors de drôles d’objets éparpillés un peu autour du maladroit. Après quelques secondes d’immobilité, ce dernier se releva rapidement et ramassa tous les petits objets qui se trouvaient sur le sol, les remettant dans un conteneur. Il regarda alors en direction de l’enfant. Et ce fut à ce moment que ce dernier reconnut l’adolescent. C’était celui qu’il avait rencontré dans un cours, il ne savait plus lequel. Il lui avait jeté un regard méprisable et avait eu en échange un aperçu de lui-même. C’était d’ailleurs grâce à cela que le petit avait réfléchi un peu mieux et constaté à quel point la haine le rendait méprisable. Il avait failli se transformer en un monstre, et il s’en était aperçu juste à temps. Grâce à l’adolescent, à vrai dire.

Celui-ci lui fit un signe de main, et, plus étonnant encore, l’interpella comme un ami. Hisako se sentit soudainement gêné, mais n’eut pas le temps de rougir que l’adolescent lui demandait de ramasser la cartouche qui se trouvait à ses pieds. Sur ces mots, l’enfant baissa la tête. Ah oui, il y avait bien un de ses petites bizarreries qui traînait juste à ses pieds. Un seul pas, et… Oh là ! Heureusement pour l’autre élève que l’enfant n’avait pas écrasé son jeu par inadvertance…

L’enfant tâtait son épaule de sa main valide avec l’intention de retirer son sac de son dos pour au cas où il aurait besoin de sortir son petit cahier et un crayon. Unique problème : le jeune garçon n‘avait pas son sac sur lui. Donc rien pour communiquer. Tandis qu’il se maudissait intérieurement, l’adolescent ramassa le prospectus et poussa une exclamation réjouie. Apparemment, il y avait une exposition de jeux vidéo, et l’on pourrait essayer la nouvelle console. Seulement, Hisako ne connaissait strictement rien au jeux vidéos. Enfin, il savait tout de même qu’il fallait une console et une cartouche. Pas grand chose de plus. D’ailleurs, la console que tenait l’autre élève était particulièrement petite… Les consoles n’étaient-ils pas plutôt de gros machins rectangulaires qui se branchaient à un écran diffusant l’image du jeu ? C’était ce que l’enfant avait pourtant vu par le biais d’un de ces écrans, que les gens appelaient couramment « télé » ou « télévision ». L’autre qui, visiblement ravi de la nouvelle qu’il venait d’apprendre, esquissait un large sourire demanda au petit s’il ne voulait pas venir avec lui dans ce salon mondial.

Hébété, le jeune garçon ne savait pas par quoi commencer. Il hésitait à ramasser la cartouche se trouvant toujours à ses pieds, hésitait à répondre positivement ou négativement d’un signe de tête. Il regarda un long moment le Monstre se tenant à plusieurs mètres de lui avant de baisser la tête vers ce curieux objet tombé à ses pieds. Il se pencha alors d’un geste lent, tendit sa main valide vers le jeu et le ramassa. Mais il ne le tendit pas à l’adolescent qui était à deux doigts de trépigner d’excitation. Il observa d’abord l’image collée à ce petit objet, puis la fente on il voyait comme une plaque dorée. Et c’était avec ce bidule que l’on pouvait jouer ?

Venir avec cet humain ? Jamais on ne lui avait proposé de venir à un endroit pareil. Et, d’ailleurs, comment s’appelait l’adolescent ? C’était à peine si Hisako se souvenait du nom qu’employait le professeur d’arts. Il se souvenait de « Kaeta », mais pas du reste. Kaeta Shinto ? Non, ça ne sonnait pas bien, ce n’était pas comme ça… L’enfant avait le nom sur le bord des lèvres, mais aucun mot ne lui vint.
L’enfant choisit de tenter le tout pour le tout. Il allait arrêter de réfléchir, d’hésiter, de se mélanger de partout. Oui, non, irait-il avec Kaeta ? C’était trop imprudent, il connaissait à peine ce camarade, ne se souvenant même pas correctement de son nom, et il…
*Stop !*

Hisako tendit alors le jeu vers Kaeta, et répondit à sa dernière question par un hochement positif de la tête. Et s’il se jetait dans la gueule du loup ? L’enfant commençait déjà à regretter le mouvement de sa tête qu’il secoua pour chasser les éventuelles questions.

Shintaro toujours aussi enthousiaste d'aller à ce salon attendait patiement la réponse du jeune garçon qui se trouvait devant lui. Celui-ci semblait hesiter fortement entre suivre le maladroit qu'est son camarade, ou bien rester au chaud dans cet établissement, limitant les risques de se retrouver dans plusieurs types de situations désagréable !
Finalement, Hisako ramassa sa cartouche, mais ne la lui tendit pas tout de suite. Surpris, il écarquilla légerement les yeux en le regardant tâter l'objet qu'il tenait dans les mains de part-et d'autre, comme si il s'agissait d'un objet qui lui était parfaitement inconnu qu'il venait juste de découvrir.
Après quelque seconde d'intense réflexion, il la lui tendit, en hochant la tête. Bizzare, il n'avait pas entendu le garçon prononcer le moindre mot, il ne comprenait pas vraiment la situation actuelle de son camarade. Il se gratta la tête maladroitement, c'est ce qu'il avait l'habitude de faire quand il était dans un état d'incompréhension, ou bien d'embarras, et se rapprocha de lui pour reprendre ce qu'il avait fait tombé.
Mais se rendant compte que Hisako avait accepté son invitation de bon coeur, il fit ce grand sourire qui lui donnait cet air un peu niais en reprenant sa cartouche et s'écria:

"PARFAIT ! Merci beaucoup, c'est gentil !"

Shintaro remit son jeu dans le conteneur, et regardit le verso du porspectus. Il y'avait un plan indiquant le chemin qu'il devait prendre à partir du centre ville de Tokyo. Le jeune homme écarquilla légerement les yeux en disant:

"Arf, parcontre c'est pas la porte à côté ! Un long chemin nous attends !

Mais c'est pas grave, c'est toujours marrant de le faire à deux, et pis on fera une halte pour manger un casse croute, et on profitera de l'occasion pour faire pleins d'aut' truc !

Qu'es t'en pense ????"

L'élève maladroit ne lui avait pas laissé le temps de répondre qu'il se trouvait déja devant l'immense porte d'entrée qui était très pratique parce qu'elle servait aussi de sortie.
Il fit un signe de main à son camarade en lui disant:

"Dépechons nous, comme ça on aura plus de temps devant nous !

Aller viens !"

Quand l’enfant tendit la cartouche en hochant la tête, l’adolescent se gratta la tête. Le petit avait suffisamment regardé cet écran appelé Télévision pour supposer que le Monstre était songeur. A propos de quoi ? Hisako l’ignorait et n’avait pas vraiment envie de le savoir. Les Démons avaient tous l’habitude de montrer ce qu’il pensait par des gestes, mais s’ils étaient incapables de se passer des mots pour communiquer entre eux. D’ailleurs, le jeune garçon aurait pu se passer des mots si on ne l’obligeait pas à les employer. Il se contentait souvent de gestes, hochant la tête pour affirmer ou montrer son désaccord, ou se jetant sur les Monstres et faisant tout son possible pour les blesser pour ainsi montrer la haine qu’il leur vouait. Mais il avait quelques fois besoin d’un petit cahier et d’un crayon pour transcrire ses pensées en mots et ainsi se faire comprendre. Enfin, on ne pouvait pas dire que les Démons le comprenaient, et la preuve était cette haine qui résultait de cette ignorance et cette stupidité que tous abordaient.

Kaeta esquissa un grand sourire idiot avant de saisir l’objet que l’enfant lui tendait encore et de le remercier. Le machin fut rangé dans son conteneur puis l’adolescent tourna le prospectus pour regarder au verso.
Hisako, lui, baissa les yeux pour regarder ses pieds puis pensa à son trésor magique (le lecteur mp3). Il plongea ses mains dans chacune des poches et faillit pousser un soupir de soulagement en sentant le contact qu’il eut avec son précieux qu’il retira et passa autour de son cou. Ce fut avec une sorte de "bonheur" qu’il sentit les oreillettes cogner contre son torse. Et le poids qui étouffait son cœur se desserra légèrement. Au pire, il enfoncerait les écouteurs dans ses oreilles pour fuir la réalité.

Le Monstre déclara, non sans déception, qu’il faudrait un bon moment pour atteindre l’endroit voulu. Un trou se permit de s’insérer dans la mémoire de l’enfant. Aller où, déjà ? Il avait déjà oublié ! Ca ne le faisait pas souvent, mais comme que ça l’agaçait ! Il dut se creuser les méninges, fouiller dans les détritus de son cerveau pour enfin se souvenir que la destination était le Salon Mondial de Jeu Vidéo, où se trouvait un autre Démon dont le nom n’avait pas été enregistré par le Hisako. Les Monstres que le petit avaient connus avaient toujours dit que cette capacité à suivre à peu près correctement les cours se dégraderait, ainsi que sa mémoire et toute autre qualité. Bien qu’il n’ait jamais voulu croire à ces horreurs, l’enfant avait été obligé d’admettre que cela n’était pas dénué de sens. Mais, heureusement pour lui, la plupart des professeurs étaient partis ou s’étaient absentés pour une période plus ou moins longue. Il ne rencontrait donc pas trop de problèmes en ce qui concernait les cours.

L’adolescent repoussa sa déception en disant que le long chemin qui les attendait ne serait pas grave, et que les deux camarades pourraient toujours s’arrêter pour manger ou faire d’autres choses. Pour Hisako non plus, marcher n’était pas trop contraignant. Avec tous les kilomètres qu’il parcourait en changeant de bâtiment, valsant entre les salles de cours, sa chambre et le parc, ses jambes supporteraient bien une bonne promenade. A la question qui atteignit ses oreilles, l’enfant ne put répondre. Hocher la tête ne répondrait à rien, et il n’avait pas de quoi écrire. Il avait tellement été perturbé qu’il avait oublié son sac où l’attendaient des choses qu’il qualifiait comme intéressantes. D’ailleurs, il avait eu de la chance de mettre son trésor dans sa poche plutôt que dans son sac.

Le Démon s’était déjà hâté vers la sortie et attendait le petit qui l’avait simplement suivi du regard. Il lui fit un signe de la main en lui disant de se dépêcher pour avoir plus qu’ils aient plus de temps devant eux. Hisako approuva intérieurement ses paroles, mais ne bougea pas. Il prit d’abord le temps d’allumer son précieux et d’enfoncer un écouteur dans l’oreille, l’autre restant libre d’entendre les paroles que le Monstre pourrait éventuellement prononcer. L’enfant alluma son objet magique, et un instant plus tard une musique éclatait les tympans de l’enfant qui s’empressa de baisser le son. Cela lui fit souvenir que la dernière fois qu’il avait écouté de la musique, il était dans un état des plus critiques. A présent, grâce à son précieux peut-être, il se sentait un petit peu mieux. Et comme son sac se trouvait dans son dortoir, il savait qu’aucune lame n’aurait de rôle important à ses yeux, sauf s’il en trouvait une par hasard.
Hisako releva la tête de son trésor et rejoignit l’adolescent qui était visiblement excité.

Après que Hisako ait commencé a se diriger vers lui, le bon Shintaro fila un bon coup de pied sur la porte pour l'ouvrir. Un de ces coup de pied que l'on peut apprendre dans tout type de sport de combat qui consistait a faire subir des dommages à son adversaire en le poussant avec le plat du pied.
Non pas que l'élève maladroit était une véritable brute, mais le fait de donner des coup de pieds aux porte pour les ouvrir était purement jouissif, et Shintaro lui même ne pouvait pas expliquer les causes de ce gestes qui ne colle pas bien avec sa nature pacifique.
Et c'est encore un "DUNK" que l'on put entendre résonner dans les longs couloirs de C.A. Chose de faîte, le jeune homme fit quelques pas en avant avant de regarder brievement les petits oiseaus pialler, et les pigeons roucouler gaiement parceque quelqu'un avait fait tomber son casse-croûte par inadvertance.
Mais une chose était sur, c'est que la journée allait être belle pour aujourd'hui, comme tout le reste qui se trouvait autours de lui, mise à part ces pigeons qui était en train de déjeuner.

l'élève maladroit se mit a sourire, et se mit a songer que la vie était belle, et les filles si jolies...

...Que c'était le Week-end, qu'il n'y avait pas classe, et qu'il était sur le point d'aller au salon du jeux vidéos avec un camarade...

...Qu'il mangerait éventuelement un bon sandwich bien remplie, qu'il allait surement rencontré des cosplayers, et qu'il recevrait peut être un autographe de son idole...

...Et enfin que demain sera un autre jours, et que la vie lui réservait pleins d'autres surprise (qu'elles soient bonne ou mauvaise)....

...Pas de doute, aujourd'hui etait une éxcellente journée, et il comptait bien en profiter.
Shintaro fit un soupire satisfait, et reprit le long chemin qui les attendaient.

Cependant, bien qu'il avait regardé les alentours, il n'avait pas vu les valises qu'il avait laissé, le temps d'aller récupérer sa Gameboy Advance SP.
D'autant plus qu'on pouvait facilement les repérées parcequ'elles portaient toute un logos de Nintendo, avec les héros des grands classiques types Super Mario et Zelda.

Alors qu'il songeait au petit bonheur qui l'attendait, il avait un peu oublié Hisako qui l'avait rattraper pendant qu'il regardait le paysage.

S'appercevant qu'il avait quelque peu délaissé son camarade, il se tourna vers lui et put voir qu'il écoutait de la musique avec un écouteurs de façon a l'écouter si il en venait a lui adresser la parole.
Curieux de savoirs quels étaient les gouts musicaux de son camarade de classe, l'élève aux milles et unes chemises (noir) lui demanda:

"Hey vieux, t'écoute quoi ?"

[HRP: Navré, mes RPs son un peu court ces temps ci !]