Petit texte

J'en suis l'auteur. Ca faisait un bout de temps qu'il attendait et je voulais le mettre ici. Il n'est pas long, ce n'est pas vraiment une histoire.

Un endroit de tout ce qu’il y a de naturel. Pas la moindre trace humaine, exceptée celle de mes nombreux pas qui prouvent mes fréquentes promenades. Lorsque je suis dans cet endroit, je suis souvent dans la forêt ou au sommet d’une colline.

Une forêt… De nombreux arbres s’élèvent jusqu’au ciel. Un beau feuillage d’un vert calme les décore. Un feuillage dense et bas. Des branches arrivent à me caresser de leurs feuilles. Le sol est recouvert d’une fine couche de feuille jaunes, rouges, fauves, etc. Pas le moindre craquement. Mes pas sont trop légers pour détruire ces si belles feuilles. Je me baisse pour en saisir une. Elle est si belle, celle-la. Je la fais tourner dans mes mains. Sa couleur est un mélange de marron, de fauve et de rouge. Il y a même un petite tache jaune en forme de… de demi cœur ? On dirait bien… On dirait un morceau de cœur arraché. Le mien ? Cette feuille commence à s’assombrir. Je m’inquiète. La feuille fane… De plus en plus vite, elle devient froide et dure. Non, ne meure pas ! Non ! Non !
« NON ! »
Je m’aperçois alors que je suis enveloppée par les couvertures de mon lit. Ce n’était qu’un cauchemar… J’ai chaud et j’ai la gorge sèche et brûlante. J’ai envie de boire un verre d’eau. Mais je referme les yeux…

Où suis-je ? J’ouvre les yeux. Je sens quelque chose de frais et d’humide sous mes pieds. Nus ? Je baisse la tête. Oui, mes pieds étaient nus. Et ils reposaient sur de l’herbe. Ah, voilà ce qui était si frais et agréable, voilà ce qui était doux et caressait mes pieds ! Mais pourquoi ne ressens-je plus cette agréable sensation ? Je lève la tête vers le ciel. Des nuages blancs le couvrent en partie. Je vois une tête de dragon… Les nuages blancs se regroupent. D’autres arrivent en galopant. La peur m’envahit. Elle m’attrape. Je suis sa proie. Le ciel devient gris. La pluie se déverse sur mes cheveux. Pourquoi ai-je peur ? Moi qui aime la pluie, moi qui aime le ciel lorsqu’il est gris. Pourquoi ai-je peur ? Je sais ce qui va se passer. J’ai déjà vu cela. Un éclair fend le ciel en deux. Le ciel est cassé. Derrière se trouve une étendue noire… Noire… Si noire… Un grondement horrible arrive. Une goutte traverse mon front moite. Des flammes surgissent alors pour m’engloutir.
Les flammes symbolisent la réalité dans laquelle je me retrouve à nouveau. Le grondement n’est que la sonnerie de mon réveil. Une sonnerie qui n’a rien d’un grondement, pourtant. Et les flammes sont là. Elles resteront jusqu’à ce que je quitte la réalité. Pour un temps malheureusement limité.